Aujourd’hui disparue, l’exposition d’architectures de terre « Village du Bout du Monde » a pu être présentée en plein air de 1984 à 1988 en Bourgogne du Sud, sur un terrain municipal gracieusement prêté par la Mairie.
Constituée d’habitats ruraux en grandeur nature, construits en terre crue par des artisans relevant de la même identité culturelle, le Village du Bout du Monde comportait :
- une soukala kabiaise du Nord Togo (ensemble de cinq cases plus deux greniers à mil ceinturé par un mur),
- une maison rurale des Hauts-Plateaux de Madagascar,
- une maison rurale d’Algérie,
- une case de pêcheurs du Cameroun,
- une grande case centrale servant de marché couvert et d’espace d’exposition,
- une galerie artisanale en terre stabilisée,
- et plusieurs installations démonstratives de technologies appropriées: un chadouf et une roue à godets pour l’exhaure de l’eau installés au bord d’un ruisseau, une presse pour la fabrication de briques en terre stabilisée, et une petite rizière de démonstration.
Plusieurs abris ombrés complétaient ces constructions, pour accueillir à la belle saison les animations prévues au programme de l’exposition, c’est à dire des musiciens, des conteurs et des artisans.
En hiver, le Village du Bout du Monde a donné naissance aux « Classes du Bout du Monde », c’est à dire à l’accueil de classes des Écoles Primaires de la Région passant une journée sur le site, avec repas, films, conférences, démonstrations, jeux de simulation pour « l’éducation au développement » prônée alors par le Ministère de la Coopération.
C’est ce cadre qui a servi, trois saisons de suite, à la promotion d’échanges culturels au niveau de l’artisanat:
- Accueil d’artisans africains en démonstration sur place, avec vente immédiate de leur production,
- contacts avec des artisans français locaux,
- échanges de savoir-faire,
- discussions sur le statut des artisans d’un pays à l’autre,
- avenir de l’artisanat,
- artisanat utilitaire et artisanat d’art,
- matériaux nouveaux, technologies nouvelles etc…
Ces opérations ont particulièrement été encouragées, au niveau financier, par le Ministère Français de la Coopération et par l’Agence de Coopération Culturelle et Technique.
Elles ont également reçu l’appui de plusieurs Centres Culturels Français établis dans les pays concernés et, il faut le souligner, par la Compagnie aérienne « LE POINT de MULHOUSE », qui a assuré gracieusement, entre Ouagadougou, Marseille, Paris et retour, le transports des artisans et de leur production.
L’impact du Village du Bout du Monde est encore très fort dans la mémoire locale, et l’expérience gagnerait sans doute a être renouvelée ailleurs sous une autre forme: un village d’architectures de toile par exemple, habitats communs à plusieurs pays sahéliens: Niger, Mali, Burkina-Faso, Mauritanie, Algérie, Libye, Tchad.